Nous sommes aujourd’hui sur la côte caraïbes du Guatemala, sur les rives du Rio Dulce. Cette voie maritime et fluviale fut mise à profit aussi bien par les mayas que par les colons espagnols pour faire du commerce. L’endroit fut aussi la cible de la piraterie pendant de nombreuses années.
Nous avons dormi dans un hôtel composé de cabanes sur pilotis réparties dans la forêt bercés par le claquement de la pluie tropicale qui s’est abattue toute la nuit. Cette nuit aura été annonciatrice de la journée à venir.
Le programme nous amène en lancha à Livingston, à l’embouchure du fleuve, une ville isolée uniquement accessible par voie fluviale ou maritime. On y trouve la plus grande concentration au Guatemala de Garifunas ces descendants des esclaves africains dont les bateaux s’étaient échoués sur l’île Saint Vincent dans les caraïbes. Lorsque les anglais remportèrent le contrôle de l’île en 1796, les Garifunas furent déportés sur une autre île depuis laquelle ils peuplèrent la côte de la mer des caraïbes.
Nous attendons la fin d’une averse tropicale pour prendre notre bateau et commencer notre visite du fleuve. Hormis le fort espagnol qui servit à protéger le fleuve contre les pirates, les seuls constructions que nous verrons le long du fleuve sont des cabanes de tôle typiques de cette zone soumise aux ouragans et de grands yachts amarrés à l’abri des caprices de la mer des caraïbes.
Dans sa partie la plus large, avant d’atteindre les derniers kilomètres qui serpentent, le fleuve peut être large de 2 km donnant l’impression de naviguer sur un lac. Nous y croisons des barques de pêcheurs ainsi que plusieurs espèces d’oiseaux pêcheurs eux aussi.
Juste avant d’atteindre Livingston, la pluie se remet à tomber et met à l’épreuve l’étanchéité de nos tenues imperméables. Combinés à la vitesse du bateau et du vent, les gouttes frappent nos visages vivement.
Une fois la visite de Livingston faite, nous déjeunons une spécialité locale, une sorte de soupe de fruits de mer au lait de coco avant de reprendre le bateau pour remonter le fleuve.
Sur le chemin retour, nous croisons une nouvelle averse encore plus intense que celle du matin. Jamais je n’ai été si ravi de pouvoir rejoindre ma chambre d’hôtel !