Après plusieurs jours dans le désert ou dans des lieux assez peu fréquentés, l’arrivée à Marrakech peut étourdir. Alors que nous parcourons les ruelles de la médina, il nous faut éviter les très nombreuses mobilettes qui slaloment entre piétons, étales et charettes à bras en klaxonant sans cesse. Rapidement, nous regrettons l’heureuse agitation de la médina de Fes. Ici les sollicitations incessantes invitent à fuir plutôt qu’à flâner.
Nous nous réfugions au Dar Si Said, une demeure reconvertie en musée dont la collection est bien moins intéressante que l’écrin. À l’étage, la chambre nuptiale est très finement décorée des motifs floraux et géométriques que nous avons maintenant l’habitude de trouver.
En prenant la direction du Nord, nous traversons la place Jemaa el-Fna. Ni l’activité en ce milieu de journée, ni l’architecture ne font de cette place un lieu mémorable. Si ce n’est pour les charmeurs de serpents qui interpellent les touristes pour une photo, ou pour la vue sur le minaret de la Koutoubia, le passage sur cette place peut être évité.
La médina de Marrakech se distingue de celle de Fes par ses fondouks, des sortes d’extensions dans des cours cachées derrière une porte où artisans ou commerçants sont regroupés. Guet-apens parfait pour sauter sur le premier touriste qui y pénètre. Vraiment, la promenade de ce jour ne nous enthousiasme pas.
Nous visitons la médersa Ali ben Youssef et la maison de la photographie de Marrakech avant de rentrer à l’hôtel pour fuir l’agitation néfaste de cette visite.
Nous attendons la soirée pour sortir dans la nouvelle ville. Le contraste est saisissant: aussi bien le quartier que les marocains sont différents. La jeunesse dans la rue est sur son trente et un et les femmes ne portent pas de voile. Ce Marrakech moins touristique, nous attire davantage.