Ce matin nous prenons la route pour traverser le désert qui sépare Amman de l’Irak. L’objectif de la journée est de rejoindre l’oasis de Azraq à l’Est en faisant étape aux différents châteaux du désert.
L’appellation de château est en fait abusive pour la plupart de ces constructions essentiellement de la période Ommeyade. Hormis celui de Azraq, qui fut occupé par Lawrence d’Arabie lors de la révolte contre les turcs, ceux que nous visitons ont des fonctions bien différentes.
Le premier que nous atteignons, après une heure de route dans les plaines désertiques de cailloux à perte de vue, Qasr Kharana, aurait été un caravansérail. Toutefois l’absence de citernes et son emplacement, à l’écart des routes de caravanes permet d’en douter. Austère, il se dresse tel un château de sable de notre enfance au milieu de nul part.
Un peu plus loin se trouve Qusayr Amra. Cette salle de réception associée à des thermes est remarquable pour les riches fresques hédoniques qui ornent ses murs. Il est difficile aujourd’hui d’imaginer que le lieu ait été choisi pour la facilité à y trouver de l’eau tellement l’endroit paraît maintenant sec.
Nous arrivons enfin à Azraq en début d’après-midi. L’oasis auquel nous nous attendions est pourtant bien aride: l’eau abondante ici a été utilisée pour satisfaire les besoins de Amman.
Qasr al-azraq a toutes les allures d’un fort militaire. Il fut construit sous le règne romain puis rénové par les byzantins, les omeyyades. Il servit également de fort contre les croisés. Les turcs même y installèrent une garnison. Les murs et plafonds tiennent par l’unique enchevêtrement des pierres, ce qui le distingue des autres châteaux du désert.
Après une halte pour déjeuner, nous reprenons la route vers le nord ouest pour notre dernière étape de la journée. Nous nous éloignons de l’Irak mais nous rapprochons de la Syrie. Le long de la route nous apercevons des constructions bien différentes, un camp de réfugiés: les tentes blanches s’alignent à perte de vue. Les atermoiements des politiques européens me paraissent dérisoires en voyant la quantité de syriens fuyant la guerre rassemblés dans ce camp.
Nous rentrons à Amman en fin de journée.








