Il existe deux solutions pour rejoindre la côte est depuis Fianarantsoa: la route ou le rail. Le voyage en train est une aventure en soit, on sait quand on part, pas quand on arrive. Madagascar ne possède que 3 lignes de chemin de fer, celle qui fait la liaison avec Manakara, encore publique, n’est plus exploitée qu’avec une seule motrice depuis que la seconde a déraillé dans un ravin en allant secourir la première. Nous quittons Fianarantsoa par la route alors que le train parti la veille, 24 heures plus tôt, venait tout juste d’arriver.
Rapidement, alors que nous montons en altitude, le paysage devient celui d’une forêt tropicale et tranche avec l’aridité des premiers jours. La région, bien moins hostile, est ici plus densement peuplée que le sud. Nous traversons de nombreux petits villages le long de la route sinueuse qui n’a de cesse de monter et descendre. Lorsque nous traversons un village pendant le marché, nous observons un spectacle coloré. Les habitants de alentours parés de leurs vêtements les plus beaux, viennent se montrer au village avec leurs couleurs bigarrées.
Nous marquons une halte pour le déjeuner au village de Ranomafana où nous séjournerons au retour.
La distance parcourue aujourd’hui bien que plus courte d’une centaine de kilomètres que la veille se parcours dans un temps semblable: la quantité de lacets avalés en une journée met l’estomac à rude épreuve.
Au détour d’un col, alors que les lacets commencent à se réduire, le paysage devient soudainement dénué de tout arbre, seul « l’arbre du voyageur », plante endémique de Madagascar parsème les collines. Cette plante a la particularité de très bien résister aux feux des villageois coupables de la déforestation.
Nous arrivons juste à l’heure du coucher de soleil à notre hôtel en bord de mer. Ce soir nous dormirons au son des vagues dans un petit bungalow couvert de feuilles de palmes en guise de toit.