Nous avons quitté Hahoe pour descendre un peu plus au sud à l’est de la péninsule et arriver à Gyeongju. La ville fut le berceau du royaume de Silla qui régna pendant presque tout le premier millénaire et unifia la péninsule aux alentours du 7e siècle.
Pour témoigner de la richesse de ce royaume, au centre de la ville se concentrent des tumuli gigantesques remplis des trésors des défunts rois. L’une des tombes royales a été aménagée pour permettre au public d’observer comment ces monticules hauts d’une vingtaine de mètres sont conçus. Au centre se situe plusieurs chambres en bois imbriquées qui abritent la dépouille et les trésors, le tout est enseveli sous un premier monticule de pierres, recouvert ensuite de terre.
Le musée de Gyeongju retrace l’histoire de ce peuple et exhibe les richesses retrouvées lors des excavations de certains tumuli. On obtient ainsi une bonne vision de l’origine de la culture coréenne. Pour retracer l’histoire des trois dynasties qui succédèrent au royaume de Silla, il faudra toutefois trouver un autre musée.
Nous ne manquons pas d’aller voir l’emblème immanquable de la ville: l’observatoire Cheomseongdae. Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que cette fameuse tour n’était haute que de 9 mètres ! Certes, cela est présenté comme une prouesse pour le 8e siècle, mais aussi bien la technique de construction que l’aspect lourd de la chose prête à sourire.
Après un bulgogi, ce fameux repas à base de boeuf mariné, dans un petit restaurant aménagé dans un hanok trouvé dans une ruelle déserte, nous rentrons vers notre hôtel. Pour des questions de logistique, mais aussi (et surtout ?) par curiosité, nous avons choisi un love motel à proximité du terminal de bus. L’hôtel offre deux entrées: une sur chaque rue de manière à ne pas être vu entrer ni sortir en couple, légitime ou non. Le parking est dissimulé de sorte à ne pas pouvoir voir les voitures stationnées. La discrétion est assurée jusque dans le « lobby » de l’hôtel: il n’est pas possible d’être vu de la réceptionniste cachée derrière une vitre opaque. C’est donc penché à travers le trou du comptoir que j’explique que j’ai réservé une chambre.
Contrairement à l’exubérance de certaines chambres thématiques, la notre est assez simple. Certes, l’équipement semble plus adapté à un très court séjour de quelques heures: nécessaire de toilette intime, jacuzzi pour deux, miroirs au dessus du lit, ordinateur (je vous fais un dessin ? Je n’ai pas osé toucher la souris) stérilisateur UV (quels accessoires pourriez-vous avoir besoin de stériliser ?) et même crochets fixés au mur (je confie à votre imagination l’usage qu’il peut en être fait). Dans la salle de bain, l’ambiance est assurée par une espèce de boule à facettes multi colore, sur la télé certaines touches déclenchent sans prévenir des films où tous les fantasmes asiatiques sont illustrés. Je passerais sous silence le claquement intermittent du lit des chambres alentours… L’ensemble est vraiment amusant.