L’histoire de la Louisiane s’écrit et se raconte le long du Mississippi, fleuve large et puissant, source de la richesse passée mais aussi des maux de cet état. La fondation de la Nouvelle-Orléans à son embouchure par les colons français se justifiait par l’avantage stratégique et commercial qu’apportait le contrôle de cette voie de communication.
Nous nous devions donc de remonter River Road et de visiter une ancienne plantation de canne à sucre.
Les colons français vinrent s’installer en Louisiane pour démarrer une nouvelle vie, comme notamment l’arrière grand-père de Laura dont nous visitons la maison aujourd’hui. Les alluvions charriés par le fleuve lors de ses crues, ainsi que le climat chaud et humide de la région, ont fait des rives du Mississippi une terre propice à la culture de la canne à sucre. Le travail de ces plantations était confié aux esclaves importés d’Afrique par le commerce triangulaire.
De ce mélange de population est née une culture riche des influences indiennes, françaises et africaines: la culture créole. La plantation de Laura située à la vacherie, en français dans le texte, témoigne de cette période.
Derrière la maison principale où la famille organisait les affaires de la plantation, se trouvent les cases dans lesquelles les esclaves étaient logés. Sans aucune surprise, le confort y est sommaire: comment pourrait-il en être autrement pour une famille dans 25 m² ? En effet, pour limiter leur investissement, un esclave de qualité coûtant très cher, la famille organisait non seulement la récolte de la canne, mais aussi celle des bébés: tout comme un éleveur fait inséminer ses vaches, les propriétaires faisaient se reproduire leurs esclaves !
Le récit de l’histoire de cette plantation et des us et coutumes de l’époque fascine autant qu’il dérange.
Nous reprenons notre route en amont du fleuve en longeant les hautes digues érigées pour contenir la fureur du Mississippi. Les plantations ont depuis laissé place à l’industrie pétrochimique: sur l’horizon de la plaine louisiane se découpent de gigantesques assemblages industriels et autres tours de raffinage.
Nous traversons les 2,5 km du Sunshine Bridge avant de rejoindre le Cabin restaurant, constitué d’anciennes cases à la décoration de bric et de broc, où un délicieux gumbo est servi.
Ah, je me souviens de la plantation de Laura, j'ai visité une autre plantation, Oak Alley, que vous avez sûrement remarquée en passant vu son allée de vieux chênes bi-voire-tri-centenaires (d'où le nom, oui oui). Sacrément impressionnant et un brin déprimant quand on y repense.
Quant à Vacherie, qui est la localité en question… bah c'est à prendre au sens des étables, bien sûr.
J’aimeJ’aime