Nous sommes arrivés à la safehouse de la Via Tasso en début d’après midi avec mes deux comparses de malheur. Qui de Rouge Cerise ou d’Incipio a bien pu éveiller la curiosité des jésuites ? A mesure que j’y pense, le comptable me parait bien au fait des procédures de sécurité. Une certaine Cristina lui aurait organisé sur le pouce notre protection !
Quelque chose ne tourne pas rond ici. Il est grand temps que je quitte le métier, j’éspère que mon fidèle Joss_davril recevra mon email dans les temps: les connexions internet me paraissent si anachroniques depuis que nous avons quitté Paris.
Ma dernière grande machination commence à prendre forme. Extirper les procédures pour virer les fonds de Léopard tacheté à travers des sociétés écrans a été d’une facilité déconcertante: un aperolspritz suivi d’un negrito auront eu raison du mutisme d’incipio. Mes trois français ne vont plus tarder à rejoindre Venise où ils retrouveront facilement mon assistant reconnaissable à son fameux bermuda.
Pour ma part, ma place au soleil s’annonce bien. Je viens de réactiver mon contact dormant à Rome: ItalianLover. Par un message déposé sur le tronc aux pauvres de l’église Santa Maria in Trastevere, je lui indique de venir m’exfiltrer ce soir. Il m’emportera loin de ces oiseaux de mauvais augure sur sa vespa.
En parlant d’oiseau, Rouge Cerise vient d’envoyer un pigeon voyageur (quelle étrange idée !). Quelque chose se trame. Il me faut précipiter la fin. Une fiole versée dans l’aperitivo de ces énergumènes déclenchera l’acte final. Je n’aime pas agir ainsi, mon talent n’en sortira pas grandi.