La suite des aventures débutées ici. En écho au dernier épisode.
A ma décharge, si le technicien ne s’était pas révélé être un simple comptable, l’histoire aurait pris une toute autre tournure et ne s’étalerait pas à la une des journaux. Un nettoyeur aurait fait disparaitre efficacement le corps de cette femme innoportunément témoin de la scène.
L’agence m’avait envoyé un « bleu » en guise de contact. Un « bleu » aux réflexes affutés: à peine avais-je passé la dépouille de Léopard tacheté par dessus bord, que nous avions un second cadavre sur les bras. Elle gisait, la dague encore couverte du sang de l’agent helvète venait de déchirer sa gorge. A chaque tressaillement de son corps, sa carotide libérait un flot d’hémoglobine macabre. Les murs allaient me demander de pénibles efforts de nettoyage.
Les mains encore rougies, c’est dans la voiture restaurant que mon contact et moi nous retrouvâmes. L’analyse de la situation nous plongea dans un abîme de perplexité: les grecs, les suisses, les bavarois étaient mouillés. Le RomaExpress était le théâtre d’une affaire internationale de financement et d’armement du front séparatiste bavarois. Plus nous approchions de Rome, plus l’Europe sombrait vers un chaos que seuls Rouge Cerise, Incipio, le cuisinier et moi pouvions éviter.
C’est alors que j’eu cette idée: usurper l’identité du Léopard tacheté et mener à son terme la transaction avec les bavarois. Incipio, le mieux informé de notre troupe sur les pratiques bancaires endosserait cette nouvelle identité.
C’était toutefois sans compter sur le code secret qui nous manquait.