Après ces quelques jours à l’écart de la nationale 7, nous reprenons la route du Nord pour rejoindre Antsirabe. Plutôt que de rebrousser chemin, nous prenons un raccourci par la nationale 25. Qu’on ne s’y trompe pas, la nationale 25 se révèle être une piste en piteux état: certes le kilométrage est moindre, mais le temps de parcours ne l’est pas. Cela présente toutefois deux avantages: découvrir de nouveaux paysages, mais surtout d’emprunter une route peu fréquentée par les vazas.
À chaque halte nous attirons comme à chaque fois l’attention, mais aujourd’hui personne ne nous réclame de bonbons. Au contraire, on nous dévisage et on s’amuse de nous comme d’une attraction touristique. Le temps de prendre une photo, un attroupement hétéroclite se forme autour de moi et murmure.
De nouveau sur les « hauts plateaux », cet enchaînement de vallées dans le creux desquelles se logent des rizières, nous nous arrêtons à Ambositra. Nous y déjeunons de la viande de porc accompagnée d’une pate de feuilles de manioc pilées en compagnie de notre chauffeur, avant de découvrir l’artisanat local de travail du bois. Les outils sont fait de bric et de broc pourtant les pièces sont réalisées avec finesse. L’atelier de marqueterie exprime au mieux ce contraste entre vétusté de l’équipement et délicatesse du travail.
Nous quittons Ambositra sous la première pluie de la saison. Le déluge et le tonnerre s’abattent soudainement sur la région. Des torrents de boue rouge dévalent les rues et viennent remplir les trous de la chaussée rendant la conduite hasardeuse. Bien que le soleil revienne rapidement, de nouveau le déluge reprend quand nous atteignons enfin Antsirabe, ville connu pour ses vélos et ses nombreux pousse-pousse. Malgré la pluie torrentielle, les vaillants pousse-pousse continuent de courir pied nu dans les flaques pour conduire leurs passagers à destination.