Meet me in San Francisco

Cette année aura été consacrée aux Etats-Unis, un peu par hasard, mais, surtout, beaucoup par la force des choses. Mes derniers va-et-vient entre les deux côtes de l’Atlantique remontent à une époque maintenant lointaine où j’étais encore étudiant (Je t’entends toi qui vient de compléter la phrase par un «et jeune» à la mesquinerie claquante…). Il y a précisément dix ans de cela: mon passeport qui vient d’expirer pourra en témoigner.

Aujourd’hui, je vole en direction de la côte ouest avec la même excitation qui m’avait conduit en Virginie en 2011. Les temps sont différents mais le contexte semblable: je vais honorer la promesse, faite il y a des mois de cela, d’un rendez-vous sur les bords de la baie de San Francisco.

Ces retrouvailles, nous les avons attendus longuement. À mesure que les jours passaient, l’impatience et l’absence n’ont eu de cesse de croître jusqu’à l’insupportable. Les douze heures de vol, le papy asthmatique qui ronfle derrière moi, son odeur de sueur, le poulet basquaise bouilli, l’amabilité administrative de la police des frontières, la voisine qui utilise mon épaule comme oreiller, ils n’y feront rien: ce rencard je l’honorerais.

Armé de mes bouchons d’oreille, de mon casque isolant, musique plein volume, enfoui sous ma capuche, recouvert d’une couverture, les yeux masqués, le sang doucement alcoolisé, je m’isole du troupeau de voyageurs et compte les miles qui nous rapprochent.

Ce soir le soleil se couchera sur l’océan Pacifique.

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